lundi 13 décembre 2010

Errances

J'ai marché dans les limbes
Et je t'ai vue tout' nue
J'ai rêvé dans la jungle
Ou tu as disparu
J'ai jonglé dans les astres
Et je me suis perdu
J'ai trop joué aux cartes,
Et j'ai perdu la vue.

Dans les pubs de Paris,
J'ai fumé trop d'espoir
Dans les rues de ma vie
J'ai eu les idées noires
Au creux de ton iris
Se reflète ma gloire
Dans les bras d'une amie
J'ai dormi comme un loir

Les étoiles s'en vont
Dans un filet ardent
Au loin j'entends des sons,
Peut-être des enfants
Une hallucination?
Un flot extravagant
D'or et de sensations
Et de nuages blancs.

L'un de mes préférés du recueil. La vie est bien faite : c'est le dernier que je recopie aujourd'hui.

Neige

Il neige sur la ville et il pleut dans mon cœur.
L'enveloppe qui craque, éclatante blancheur
Sans aide, sans personne, seulement la langueur
Du froid, de la vie et de toute ta douceur.

Un corbeau vole au loin, se fout de mon malheur
Il croasse et ricane, en sus de ma demeure
Je sais qu'il voudrait profiter de la chaleur
Du feu, de mon vieux chat et de mon intérieur
Et se moquer de moi ainsi que ma rancœur.

"Ploc Ploc Ploc"s

#4 - Poème dégueulasse.

Quand je s'rai plus qu'un vieux tas de merde fumante
Ridé, gras, purulent, bouffi et exécrable
Penseras-tu à moi? Du fond de ton étable?
A ce vieux tas de merde dont tu fus bien l'amante.

Ce doit être dur de rendre beau le laid...

Retour d'Albion.

Londres au loin.
Comme un diamant scintillant de mil' écailles.
Ecailles du serpent glouton qui dévore les miles et me ramène à Paris, ce chien fumant, ces murs, ses odeurs.
Retour à la maison.
Sons, charmes, musique.
Retour aux effractions intimes, paix intérieure, sentiment de toute puissance. Divagation dans le noir des fenêtres. Femmes nues, oh oui. Pourquoi pas?
Charmes autres : Paris, Sidney.
London's charming
London's drinking.
Une famille (des indiens?) joue aux cartes. Une vieille dinde bouquine. Un couple (jolie fille, joli mec) papillonne.
Ah, la grâce de l'amour !
Ces hormones en folie qui se sentent d'ici. Un petit instant, le train tremble, s'arrête. Incompréhension, passivité.
Eclats lumineux dehors. Phare de voiture roulant vers l'enfer.
Dans l'ombre se cachent les éphémères sylphides de la poésie. Je les sens. Bonsoir, câlins atmosphériques ! Bonsoir, dryades charmantes !
Bonsoir à vous, petits monstres exécrables qui tuent l'attente en ennuyant les poètes ennuyeux qui ennuient les autres en les inondant de maux.

Bon soir.

Morceaux.

J'arrête de fumer,
Je commence à brûler
On s'emportera au Paradis
Oh, oui !

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Aiglon dans le ciel
Mohammed sur la Terre
Dieu dans l'Atmosphère
Femmes nues dans le miel

Griffons et des symboles
Dragons sauvages, en l'air
D'une sérénade, fière
Et d'une clé de sol.

#3

Une plaine.
De la brume.
Vapeurs éthyliques.
Perte de conscience.
Verte d'inconstance.
Une étendue grise : the fog's filling all around.
A hyway, A girl.
Her body, My hands.
Her mouth, my tongue.
Taking breastfast.
English breakfast.
French kiss.
Pure skin.

Petits bouts.

Hell's bells
Paradise's horn
Human voice...

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Sensation of deception
Masking (?) my excitation
I'm full of exaltation
Getting high with caution

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Were you serious when you told me that you didn't love me?

Le sommeil

Brume vaporeuse, cotons doux.
Filigranes veloutés, petits chérubins fous.
Onctueux fantasmes oniriques,
Impétueux, fantasques, iniques.

Effroi, diables grinçants
Chats noirs montrant les dents.

Abandon, repos
Câlins, jeux des mots
Des sens
D'essence.

Réflexion #1

Nuit bleue.
Le train roule encore vers une gare.
Laquelle?
Celle du destin, probablement.
Tout est destinée. Rien n'est jamais arrivé sauf...
... La poésie.
Son ivresse. Toujours les mêmes mots :

-> Ivresse
- Ecorché
- Transe / Transcendance
- Peau / Caresse / Nue (j'suis pô Pd).
- Oeil, lait, miaw !

Phares de voitures : deux fleuves, un blanc et un rouge qui circulent en sens inverse sur le fil du destin. Encore destin?
Destin, destin, destin, destin, destin...

Rouages

Une horloge,
Elle toque à ma porte

"Knock knock"
Moi : Who's there?
Elle : Moi, la messagère du destin, foutu con !
Moi : Oh, je t'en prie, ne me la rejoue pas encore une fois ! On les connais, tes trucs : "Le temps passe, bla bla... Attention : la mort te guette, bla bla..." Que veux-tu?
Elle : J'aurais bien pris un peu de ton alcool de violette que tu caches dans ton oreille droite, ca me rappellera le bon vieux temps.

[Fin du dialogue, l'horloge boit.]

Un raté?

Avant que je ne tombe.

Avant que je ne tombe en fragiles morceaux
Décatis et pourris : et la chair, et les os
Rongés par les termites érodeurs de tombeaux
Mangeurs de charognes qui s'enfuient en lambeaux.

Avant que la poussière me comble dans les cendres
Avant que vers Pluton, en enfer je descende
Dans le fleuve oublié des écorcheurs de viande
Où l'on suce la moelle, ivre de sarabande

Je voudrais vous revoir, êtres cent fois aimés
Savoir qu'un peu de nous a encor' perduré
Dans les sables du temps, dans le bleu d'un été
Et dans les contretemps de nos deux destinées

Je voudrais voir aussi les étendues herbeuses
Des steppes de Russies, les cendres sulfureuses
Des montagnes d'Asie, ton enfance râleuse
Quand tu en avais six, quand tu étais heureuse

Je voudrais tout tenter, d'ivresse me brûler
Dans la fécondité des mânes, d'une idée
Couler dans les plaisirs, couler, couler, couler...
Pour un rien désirer, pour un rien m'écorcher

En prendre plein les yeux, des lumières de villes
Des couchers de soleil, des battements de cil
De la drogue, du temps, des bourrades viriles
Etre un homme, une femme, un gentilhomme, un vil

Eclater au début, dissoudre mes vertèbres
Sentir le safran nu, courir auprès des zèbres
Etre un maître en philo, être un maître en algèbre
Chanter comme Lou Reed, ou interpréter Phèdre

Tout vivre, tout connaître, tout voir et tout risquer
Pour cela il faudrait vingt cinq éternités
Je ne peux que l'écrire et peut être inventer
Toutes ces vies perdues, toutes ces vies aimées.

Un de mes préférés car venu très spontanément. Dois-je garder la fin?

Karma

Un wagon bleu s'étend dans une ville rouge
L'Asie, dont l'apparence est un désir secret
Dévoile dans ses ombres les éclats d'un bouge
Les parfums de safran aux relents d'être aimé

Des odeurs de poulet épicés se marient
Avec des cuisinières, et des petits enfants
Dans le creux de la foule, au plus profond du bruit
Se caressent en silence deux jeunes amants

Avalanche de feux, de couleurs et de rires
Festin de jeux soyeux, dans la folie du temps
Les sens en exergue et la peau en délire.

Je n'ai pas vraiment achevé ce poème, il me plait bien comme ca. Je l'ai écris en regardant une photo d'une ville asiatique avec un wagon dedans. La poésie, c'est de la peinture verbale.

Herk.

Le froid de l'hiver brûle les enfants dehors
Il ne se passe rien, un silence de mort
Qui tremble loin d'ici, dans la fumée du port?
C'est Hercule, je sais, le héros le plus fort.

Il revient d'Esculape où il a trop tisé
Bu le vin des ordures, et les filles ridées
Se sont données à lui dans une orgie lésée
Avant, sur le plateau, les vierges amenées

Dans cette orgie stupide, il a perdu sa verve
Et retenu ici, il étale sa gerbe
Dans l'ombre de lui-même et dans les hautes herbes

Il envoie, il touche les étendues marines
Du coma idyllique de la rond' saline
Des faons de l'âcre cœur, et de la spiruline.

Trains.

Une gare, la nuit. Je me sens las d'une journée trop remplie, trop froide. Je vois la nuit défiler par la fenêtre, jungle urbaine, conurbations dans l'atmosphère, néons bleus, violets, rouges, jaunes.

Des pièces dans l'infini noir de la nuit citadine. Nous sommes quelques millions dans Paris, pourtant, en rentrant chez soi dans le wagon qui revient à St Nom la Bretèche, on se sent seul. Pas une solitude triste, pas forcément. Heureuse? Trop simple. Solitude seule. La marée des pensées, demis rêves éphémères dans l'espace-temps, se forme et ondule son joli cul autour de moi.

Les carlingues, vieilles voitures pourries, attendent le matin pour se faire monter par leur proprio qui va au boulot. Un boulot toujours ingrat parce qu'il prendra toujours trop de temps. Il en faut pour s'aimer, vous savez.

Des visages, techniques peintes sur des façades de plomb. Des images, du bleu, des sourires, des mamas Blacks et des guitares.

- Des mirages : une fille, quelque part.

- Des sauvages : partout.

A point in the darkness.

I was lost in a sea of sun
Hatin, hating,
Wandering
Wondering.
Lights of the living deads
Guiding me
Into a dark forest
Sin.
Hate.
Suffering.
Death.
Butterflies.
Fireflies.
You. Lightning. Love burning my soul.

Nuits

La nuit s'abîme dans tes bras
Je la passe avec toi
Velouté de tendresse
Quand l'aube est loin, que le temps cesse

Les constellations de tes yeux
Font frissonner les Dieux
Les démons, les apôtres...
On se tuerait pour qu'ils soient nôtres.

Flashs, tremblements, épilepsie
Dans l'extase, la nuit
Tourne, tourne un peu trop
Les tourbillons sont un peu gros

Après le cataclysme, paix
Sérénité, douillet
Nid qu'est notre beau lit
J'aime ta vie, j'aime nos nuits.

L'écran irréel Part II

Si vous changez de chaînon, sans
Précaution, sans hésitation
Peut-être verrez-vous le sens
Des interdits aux beaux moignons.
Lècherez-vous les grains de sel
Dans une sotte téquila?
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela.

Allumez-le pour voir Isis
La déesse inversée du Nil
Dans la métaphore du Vice
S'adonner aux plaisirs civils
Quand le printemps des tourterelles
Dans le creux de vos mains ira
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela

Regardez le film de nos vies
S'effilocher dans une danse
Et suturer les infinis
Dans une illogique démence.
Les femmes au bon goût caramel
Les hommes aux mains faites pour ça
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela.

Highway

On a long highway
Wondering why I stay
Moon's rising
Mind's shaking

Getting high
Drunk...
Drugs filling my veins...
My brain...

Looking for the highway girl.