lundi 13 décembre 2010

Errances

J'ai marché dans les limbes
Et je t'ai vue tout' nue
J'ai rêvé dans la jungle
Ou tu as disparu
J'ai jonglé dans les astres
Et je me suis perdu
J'ai trop joué aux cartes,
Et j'ai perdu la vue.

Dans les pubs de Paris,
J'ai fumé trop d'espoir
Dans les rues de ma vie
J'ai eu les idées noires
Au creux de ton iris
Se reflète ma gloire
Dans les bras d'une amie
J'ai dormi comme un loir

Les étoiles s'en vont
Dans un filet ardent
Au loin j'entends des sons,
Peut-être des enfants
Une hallucination?
Un flot extravagant
D'or et de sensations
Et de nuages blancs.

L'un de mes préférés du recueil. La vie est bien faite : c'est le dernier que je recopie aujourd'hui.

Neige

Il neige sur la ville et il pleut dans mon cœur.
L'enveloppe qui craque, éclatante blancheur
Sans aide, sans personne, seulement la langueur
Du froid, de la vie et de toute ta douceur.

Un corbeau vole au loin, se fout de mon malheur
Il croasse et ricane, en sus de ma demeure
Je sais qu'il voudrait profiter de la chaleur
Du feu, de mon vieux chat et de mon intérieur
Et se moquer de moi ainsi que ma rancœur.

"Ploc Ploc Ploc"s

#4 - Poème dégueulasse.

Quand je s'rai plus qu'un vieux tas de merde fumante
Ridé, gras, purulent, bouffi et exécrable
Penseras-tu à moi? Du fond de ton étable?
A ce vieux tas de merde dont tu fus bien l'amante.

Ce doit être dur de rendre beau le laid...

Retour d'Albion.

Londres au loin.
Comme un diamant scintillant de mil' écailles.
Ecailles du serpent glouton qui dévore les miles et me ramène à Paris, ce chien fumant, ces murs, ses odeurs.
Retour à la maison.
Sons, charmes, musique.
Retour aux effractions intimes, paix intérieure, sentiment de toute puissance. Divagation dans le noir des fenêtres. Femmes nues, oh oui. Pourquoi pas?
Charmes autres : Paris, Sidney.
London's charming
London's drinking.
Une famille (des indiens?) joue aux cartes. Une vieille dinde bouquine. Un couple (jolie fille, joli mec) papillonne.
Ah, la grâce de l'amour !
Ces hormones en folie qui se sentent d'ici. Un petit instant, le train tremble, s'arrête. Incompréhension, passivité.
Eclats lumineux dehors. Phare de voiture roulant vers l'enfer.
Dans l'ombre se cachent les éphémères sylphides de la poésie. Je les sens. Bonsoir, câlins atmosphériques ! Bonsoir, dryades charmantes !
Bonsoir à vous, petits monstres exécrables qui tuent l'attente en ennuyant les poètes ennuyeux qui ennuient les autres en les inondant de maux.

Bon soir.

Morceaux.

J'arrête de fumer,
Je commence à brûler
On s'emportera au Paradis
Oh, oui !

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Aiglon dans le ciel
Mohammed sur la Terre
Dieu dans l'Atmosphère
Femmes nues dans le miel

Griffons et des symboles
Dragons sauvages, en l'air
D'une sérénade, fière
Et d'une clé de sol.

#3

Une plaine.
De la brume.
Vapeurs éthyliques.
Perte de conscience.
Verte d'inconstance.
Une étendue grise : the fog's filling all around.
A hyway, A girl.
Her body, My hands.
Her mouth, my tongue.
Taking breastfast.
English breakfast.
French kiss.
Pure skin.

Petits bouts.

Hell's bells
Paradise's horn
Human voice...

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Sensation of deception
Masking (?) my excitation
I'm full of exaltation
Getting high with caution

------------------

Were you serious when you told me that you didn't love me?

Le sommeil

Brume vaporeuse, cotons doux.
Filigranes veloutés, petits chérubins fous.
Onctueux fantasmes oniriques,
Impétueux, fantasques, iniques.

Effroi, diables grinçants
Chats noirs montrant les dents.

Abandon, repos
Câlins, jeux des mots
Des sens
D'essence.

Réflexion #1

Nuit bleue.
Le train roule encore vers une gare.
Laquelle?
Celle du destin, probablement.
Tout est destinée. Rien n'est jamais arrivé sauf...
... La poésie.
Son ivresse. Toujours les mêmes mots :

-> Ivresse
- Ecorché
- Transe / Transcendance
- Peau / Caresse / Nue (j'suis pô Pd).
- Oeil, lait, miaw !

Phares de voitures : deux fleuves, un blanc et un rouge qui circulent en sens inverse sur le fil du destin. Encore destin?
Destin, destin, destin, destin, destin...

Rouages

Une horloge,
Elle toque à ma porte

"Knock knock"
Moi : Who's there?
Elle : Moi, la messagère du destin, foutu con !
Moi : Oh, je t'en prie, ne me la rejoue pas encore une fois ! On les connais, tes trucs : "Le temps passe, bla bla... Attention : la mort te guette, bla bla..." Que veux-tu?
Elle : J'aurais bien pris un peu de ton alcool de violette que tu caches dans ton oreille droite, ca me rappellera le bon vieux temps.

[Fin du dialogue, l'horloge boit.]

Un raté?

Avant que je ne tombe.

Avant que je ne tombe en fragiles morceaux
Décatis et pourris : et la chair, et les os
Rongés par les termites érodeurs de tombeaux
Mangeurs de charognes qui s'enfuient en lambeaux.

Avant que la poussière me comble dans les cendres
Avant que vers Pluton, en enfer je descende
Dans le fleuve oublié des écorcheurs de viande
Où l'on suce la moelle, ivre de sarabande

Je voudrais vous revoir, êtres cent fois aimés
Savoir qu'un peu de nous a encor' perduré
Dans les sables du temps, dans le bleu d'un été
Et dans les contretemps de nos deux destinées

Je voudrais voir aussi les étendues herbeuses
Des steppes de Russies, les cendres sulfureuses
Des montagnes d'Asie, ton enfance râleuse
Quand tu en avais six, quand tu étais heureuse

Je voudrais tout tenter, d'ivresse me brûler
Dans la fécondité des mânes, d'une idée
Couler dans les plaisirs, couler, couler, couler...
Pour un rien désirer, pour un rien m'écorcher

En prendre plein les yeux, des lumières de villes
Des couchers de soleil, des battements de cil
De la drogue, du temps, des bourrades viriles
Etre un homme, une femme, un gentilhomme, un vil

Eclater au début, dissoudre mes vertèbres
Sentir le safran nu, courir auprès des zèbres
Etre un maître en philo, être un maître en algèbre
Chanter comme Lou Reed, ou interpréter Phèdre

Tout vivre, tout connaître, tout voir et tout risquer
Pour cela il faudrait vingt cinq éternités
Je ne peux que l'écrire et peut être inventer
Toutes ces vies perdues, toutes ces vies aimées.

Un de mes préférés car venu très spontanément. Dois-je garder la fin?

Karma

Un wagon bleu s'étend dans une ville rouge
L'Asie, dont l'apparence est un désir secret
Dévoile dans ses ombres les éclats d'un bouge
Les parfums de safran aux relents d'être aimé

Des odeurs de poulet épicés se marient
Avec des cuisinières, et des petits enfants
Dans le creux de la foule, au plus profond du bruit
Se caressent en silence deux jeunes amants

Avalanche de feux, de couleurs et de rires
Festin de jeux soyeux, dans la folie du temps
Les sens en exergue et la peau en délire.

Je n'ai pas vraiment achevé ce poème, il me plait bien comme ca. Je l'ai écris en regardant une photo d'une ville asiatique avec un wagon dedans. La poésie, c'est de la peinture verbale.

Herk.

Le froid de l'hiver brûle les enfants dehors
Il ne se passe rien, un silence de mort
Qui tremble loin d'ici, dans la fumée du port?
C'est Hercule, je sais, le héros le plus fort.

Il revient d'Esculape où il a trop tisé
Bu le vin des ordures, et les filles ridées
Se sont données à lui dans une orgie lésée
Avant, sur le plateau, les vierges amenées

Dans cette orgie stupide, il a perdu sa verve
Et retenu ici, il étale sa gerbe
Dans l'ombre de lui-même et dans les hautes herbes

Il envoie, il touche les étendues marines
Du coma idyllique de la rond' saline
Des faons de l'âcre cœur, et de la spiruline.

Trains.

Une gare, la nuit. Je me sens las d'une journée trop remplie, trop froide. Je vois la nuit défiler par la fenêtre, jungle urbaine, conurbations dans l'atmosphère, néons bleus, violets, rouges, jaunes.

Des pièces dans l'infini noir de la nuit citadine. Nous sommes quelques millions dans Paris, pourtant, en rentrant chez soi dans le wagon qui revient à St Nom la Bretèche, on se sent seul. Pas une solitude triste, pas forcément. Heureuse? Trop simple. Solitude seule. La marée des pensées, demis rêves éphémères dans l'espace-temps, se forme et ondule son joli cul autour de moi.

Les carlingues, vieilles voitures pourries, attendent le matin pour se faire monter par leur proprio qui va au boulot. Un boulot toujours ingrat parce qu'il prendra toujours trop de temps. Il en faut pour s'aimer, vous savez.

Des visages, techniques peintes sur des façades de plomb. Des images, du bleu, des sourires, des mamas Blacks et des guitares.

- Des mirages : une fille, quelque part.

- Des sauvages : partout.

A point in the darkness.

I was lost in a sea of sun
Hatin, hating,
Wandering
Wondering.
Lights of the living deads
Guiding me
Into a dark forest
Sin.
Hate.
Suffering.
Death.
Butterflies.
Fireflies.
You. Lightning. Love burning my soul.

Nuits

La nuit s'abîme dans tes bras
Je la passe avec toi
Velouté de tendresse
Quand l'aube est loin, que le temps cesse

Les constellations de tes yeux
Font frissonner les Dieux
Les démons, les apôtres...
On se tuerait pour qu'ils soient nôtres.

Flashs, tremblements, épilepsie
Dans l'extase, la nuit
Tourne, tourne un peu trop
Les tourbillons sont un peu gros

Après le cataclysme, paix
Sérénité, douillet
Nid qu'est notre beau lit
J'aime ta vie, j'aime nos nuits.

L'écran irréel Part II

Si vous changez de chaînon, sans
Précaution, sans hésitation
Peut-être verrez-vous le sens
Des interdits aux beaux moignons.
Lècherez-vous les grains de sel
Dans une sotte téquila?
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela.

Allumez-le pour voir Isis
La déesse inversée du Nil
Dans la métaphore du Vice
S'adonner aux plaisirs civils
Quand le printemps des tourterelles
Dans le creux de vos mains ira
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela

Regardez le film de nos vies
S'effilocher dans une danse
Et suturer les infinis
Dans une illogique démence.
Les femmes au bon goût caramel
Les hommes aux mains faites pour ça
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela.

Highway

On a long highway
Wondering why I stay
Moon's rising
Mind's shaking

Getting high
Drunk...
Drugs filling my veins...
My brain...

Looking for the highway girl.

jeudi 9 décembre 2010

Les Fenêtres de Paris

J'allai dans une rue parisienne
Et dans le bleu de ma rêverie
Une fenêtre si serein
Ondée lumineuse de nuit

Qu'y à-t-il après ce néant?
Une sylphide? Une sirène?
Une fantôme d'or et d'argent?
Une éphémère artiste en graine?

Un vieil avare? Plein a craquer
De billets suaves et grotesques
Une vieillarde si fripée
Telle qu'on en voit dans les fresques

Une prostituée bohème
Seule et pauvre dans cette ville
Qui se vend aux gros indigènes
Venus s'encanailler, les vils !

Des amis tristes qui se consolent?
De vieux amants qui s'aiment encore?
Des enfants sages, ou rock n' roll?
Des junkies pleins, des idiots morts?

Ou simplement toi, dans ton lit
Vibrant sous ses caresses, tu jouis
Tu rêves un peu d'une autre vie
Dans l'obscurité de la nuit.

Le chant du sage

La ferme ondoie, les chevaux hennissent
De ton gros doigt tu montres la plaine
Au loin, on aperçoit des bisons
Touffus, on aimerait se blottir dans leur laine

Le soleil se couche
On dirait que le ciel saigne
Du fond de notre lit, tu touches
Mon corps, suis la ligne de mes veines

Le bleu, le rouge, l'or et le cuivre
Se mêlent dans mon dos
J'observe de côté
Les lignes de ta peau

Les loups hurlent
Les coyotes tremblent
Le feu brûle
Les shamans chantent
L'éternité de la nuit est si belle
Qu'on craint de se perdre en son sein...

... Dilué dans les étoiles.

Oubli de suites.

Poèmes ratés, jolis échecs

Des perroquets multicolores
Des lamantins subaquatiques
Des morts vivants, des vivants morts
Ou l'année sombre des iniques
L'aurore bleue du grand démon
Le pôle arctique en feu, l'Afrique,
Le vaudou scintillant des monts

Le reflet de ta peau salée
Le sucre de tes lèvres rouges
Ton coeur si doux au goût d'été
L'odeur de tes cheveux qui bougent
L'infini de tes yeux jaloux
Qui s'ils sont deux, sont d'illusions
Profonds et sages comme un hibou
Je m'y perd, loin, tout au fond.

Ces vers ne respectant pas le thème de l'Ecran Irréel, je les ai mis à part.

L'Ecran Irréel Part 1

Oyez, oyez, mesdemoiselles
J'ai là quelque bel accessoire
Une télé surnaturelle
Que j'ai trouvé dans une foire
Elle peut rendre laides les belles
Elle peut rendre maigre les gras
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela

On y voit tous les oxymores
Les riches fous, les héros vils
Les Ases sots, les lâches forts
Dont l'orgueil pourrit dans les villes
La vertu qui torture celle
Qui sort de l'écume des bois
Mon écran est bien irréel
Allumez-le pour voir cela

lundi 29 novembre 2010

Sidérurgie de la moelle

Précédé de :

"L'insurrection est le plus sacré des devoirs." - Jeunesses patriotes, 6 fev. 1934


Reprise... Tac !

Les normes serrent les coudes
Dans l'infini du sable
Le blanc d'un dé à coudre
Une vie.
Une oeuvre.
Déchiquetée.

Enfouie dans les ruines d'un cerveau malhabile.
Dans la moelle des os, dans le coeur d'une fille
Dans l'ombre en camaieu des contours d'une ville
Dans le bleu des saphrans, dans le sein d'une ville.

Scindée en deux parties
Cachée dans l'outre tombe
On se croirait au lit
Quand ils surgissent en nombre

Des vers
Des verres à soi.
Des verts en soie.
L'hiver à soi.
L'ovaire s'asseoie.
Le sel de l'amour bat son plein
Dans la campagne du jardin
Des Dènes en l'ombre, et le parfum
Saigne d'éclats, saigne de rien.

Intérieur de l'os.
Inférieur molosse.

Halluci-Nations

Rouge gorge
DE MON AIMEE

Sa chevelure d'orge est si désirée.
J'aime sentir ses doigts sous ma peau, j'ai l'impression qu'ils se fondent, qu'ils passent en dessous, jusqu'aux os.

DANS LA BRUME DU STUPRE
JE PLONGE TETE LA PREMIERE

Je cherche sans méfiance son âme dans la mer.

L'eau, l'orgasme, la sensation
L'évasion, luciole enflammée dans le sternum.

UN SEIN, UNE FESSE, L'INTERDIT.

Le manque.

LA PLENITUDE.

Crimes

Puisque l'on ne rêve pas sa vie
Mais qu'elle nous rêve à l'infini
Dans l'aube.

[Puisque les riches se débauchent
Et que les pauvres s'entretuent
C'est moche
Ca pue]


Puisque les guerres continues
Rouges du soldat inconnu
J'actionne.

Puisque résister est si vain
Puisque tu te noies dans le vin
Et l'orge.

Puisqu'hirondelles et papillons
S'entrepapillent dans un son
Et nous.

Puisqu'on se serre en un frisson
Chargé de nos deux passions
Jésus.

mardi 23 novembre 2010

#2

Plaine de feu
Mors au dents
Vif argent
Gouttes de miel
Châtaignes chaudes
Gargarismes
Pelletée de cidre
Justification humaniste
Carotte dorée
Chaos
Paradis
Disco / Versaillons / Bien
Caramel
Toi.

Ce qui doit être fait.

Ce qui doit être fait
Dans le creux de tes bras
Ce qui doit être dit
Ce qui doit être, doit

S'enivrer de parfums
Voler comme un seul homme
S'enfuir dans la fin
Et arrêter la Môme

Shooter dans un violon
Et hurler de silence
La rage des cochons
Et le plaisirs des sens

Roter dans la pleine lune
Rater le bus
Claquer toute sa thune
Ce sont nos us

Nous qui ne sommes rien
Les pauvres du dimanche
Qui crèveront de faim
Et retroussons nos manches

Nous au moins nous vivons
Nous au moins nous aimons

Merci.

We're the living deads (Song For Rich People)

We're the living deads
Ghosts inside your head / bed
Killed by your unfairness
To make war we are dressed

We are the life skinned men
We are your final plain
Poor children, hungry dofs
We shall catch you in the fog

What are you gonna do
For our hurted souls?
What are you gonna do
For your died fools?

We're the demons from Hell
We shall break your pitiful jail
And rush over your city
To beat the ass of our enemies !

Let us burn your sinful Earth
Let us beat you ! Deadly burst !
Let us kill your president
Let us die in a fire chant !

Gribouillis sur une page #1

Do you feel my presence?
I cannot feel yours.

Iris on my piss
Get out, Isis.

Crèv' la faim.

Crèv' la faim
Le petit lutin

Crèv' la faim
Ta mère en maillot de bain

Crèv' la faim
Tout seul dans son coin

Crèv' la faim
Un charmant chagrin

Crèv' la faim
Crèv' la fin.

#1

Juste une fois,
Laisse moi t'offrir un verre
Juste une fois, mon pote
Avant la mise en bière

Laisse moi refaire le monde avec toi
Rêver des océans, des poissons putes, des rois
Des céramiques antiques qui refluent dans mon foie
Et des reines globuleuses qui m'embrassent parfois

On ira tous les deux traverser la montagne
Sortir de cette vie, se tirer en Espagne
Dans les pays d'argent, de miel et de fleurs bleues
La ou il fait pas mal de se sentir vieux

Encore un verre, patron
C'est pour moi que j'te paye !
Fais péter l'addition
La ruse des merveilles

Allez, viens avec nous ! Te la mettre en riant...
Viens voir les alizés et le sang des volcans
Les herbes folles des petits prés de l'Auvergne
On est pas mieux là bas que dans ta taverne?

Allez, viens t'éclater à croire que t'y es !
A pas penser aux dettes qui te rongent la peau
A s'enivrer d'air pur et de joie en bouteille
Avec les fées, les loups, et les obliques oiseaux.

Un dernier, p'tron, steuplait
Avant l'indifférence
Avant l'ivrogne plaie
Avant la conscience...

On ira tous les deux traverser la montagne
Sortir de cette vie, se tirer en Espagne
Dans les pays d'argent, de miel et de fleur bleue
La ou il fait pas mal de se sentir vieux.

________

Le premier "poème" du carnet. Je ne l'aime pas trop, mais j'ai décidé de tous les mettre. Pourquoi? Je ne sais pas.

Ah.

Les nouveaux poèmes seront recueillis non plus par type, mais par "recueil" : ce nouveau carnet s'appellera donc...

Searchlights at Twilight !

Annonsens.

Etant donné que je commence à en avoir assez de ce pseudo,
Vu que j'ai un peu mûri,
Parce que mes poèmes changent,
Considérons la suite différemment.

J'arrête les rimes trop simples et les mots choisis uniquement pour leur rythme (enfin, j'essaie).
Je m'essaie à l'anglais (quoi de plus logique pour un compositeur de chansons de rock en anglais à l'origine?).

Mais je suis toujours Gabriel Rousseau, le poète lu par au moins 5 personnes.

See you later, alligator !

lundi 2 août 2010

J'aurais aimé.

J'aurais aimé voir les étendues sacrées du désert
J'aurais aimé monter sur le toit du monde, mais y'avait trop de monde
J'aurais aimé visiter les ruines perdues de l'extrême bout de la Terre
J'aurais aimé sentir les encens immortels de l'Orient, telle une sonde

J'aurais aimé suivre les oiseaux dans l'infini du ciel
J'aurais aimé saisir les bouts de ciments des cités de l'US
J'aurais aimé connaître tous ceux et toutes celles
J'aurais aimé vivre en ermite dans les ombres et l'ivresse

J'aurais aimé te voir danser pour moi, vois tu
J'aurais aimé qu'enfin, une soirée, la vie s'arrète
J'aurais aimé qu'en fait je ne sois plus dépendant de ces culs
J'aurais aimé marcher sur la route, de Paris jusqu'à Sète

J'aurais aimé mourir et renaître plus tard
J'aurais aimé souffrir les mille tourments de l'enfer
J'aurais aimé m'écorcher vif et que cela soit de l'art
J'aurais aimé écrire, mais en sachant quoi faire

samedi 17 juillet 2010

La Bien Nommée

La bien nommée présence d'un beau paysage
Et la transcendance d'une fleur de nuages
Qui virevolte au loin, dans les brumes profondes
Des créatures des bois, des créatures d'onde

Un son de basse près d'une oreille bourrée
Un son de crasse, O.K., mais d'une intensité
A faire pleurer les ombres, à faire se sentir
A l'aise dans le vent, et l'ombre d'un menhir

Et la peau des regrets se retrousse devant
L'herbe de la forêt, et le soleil levant
Sur la mer et les mouettes qui piaillent encore

En croyant que dans tes frites il y a trésor
Sur la digue des âmes en peine d'un repos
C'est là qu'il faut bien être, partir en est de trop.

mercredi 14 avril 2010

Junkie Beat #2

La jungle irréelle flotte comme un poème
Au dessus de sa tête, dans la fumée d'encens
Allongé dans un lit, il regarde sans gemmes
Les singes rigolards et les vicieux serpents

L'opium fait tourner ce somptueux décor
Sorti de la défonss' d'une chambre de bonne
Les indiennes nues y font tourner leurs corps
Au dessus de sa tête, oh putain ! Quel trésor !

Junkie Beat #1

Arrogant femme, petite comme une oie
Un bout de sein dépasse, et encore on y croit
A l'extase de ton cœur si fragile à prendre
Aux caresses de ta bouche au goût des amandes

Les feuilles mortes suivent les bords de ta jupe
Et les clochards aux yeux vitreux de tous leurs stups
Bavent devant tes fesses et perdent la raison
Ils dansent sur ta route, ils entonnent ton nom

Quand à lui que tu aimes, il ne t'attendra pas
Il s'est shooté de toi un grand nombre de fois
Maintenant il erre, tout défoncé qu'il est

Dans les rues de Paris, de Toulouz', je ne sais
Sans cesse à ta recherche et sans cesse à te fuir
Il recommencera sans arrêt ses délires.

Mélodrame.

Combien de fois faut-il encore
S'étendre en long sur ce ressort?
Effleurer de mes doigts ton corps
Nu, étendu, juste un peu mort?

Des baisers que j'ai fait sur toi
A poil, l'été, suant parfois
Allongé là, au fond des draps
Respirant l'air chaud de ton toit

L'époque jeune est révolue
Et ma Bohême n'y est plus
Les rêves d'enfant sont partis

Mais quand vient la nuit, je pense
A toi et moi, à notre danse
Mon rêve d'adulte est exquis.

- A Mark Tapley, qui m'a redonné l'envie d'écrire des petites rimes.

Noirceurs

Écorche moi des jours
Et des jours entiers
Crève moi, mon amour
Arrache moi le nez

Perce moi les deux yeux
Et lacère mon dos
Découpe moi la peau
Et jette la au feu

Mange mes intestins
Et brise moi les reins
Enfonce des aiguilles
Sur mes pauvres chevilles

Crucifie mes deux bras
Sur un tas de scories
Flamboyant, et des rats
Me boufferont ici

Pour finir, castre moi
Arrache moi les couilles
Jette les, et puis souille
Mon visage six fois

J'agoniserai donc
Des années, et puis on
Me laissera enfin
Crever entre tes seins.

samedi 10 avril 2010

Lévi-Stauss

Un océan, violet et bleu
S'étend à perte de vue
Des marsouins bourrés jouent un jeu
De dupe, ils s'envolent là, au dessus

Des poissons volants font la ronde
Et s'amusent avec une sirène
Ils s'achètent le monde
Des bulles rouges, vertes, jaunes, pleines.

Un buffle d'eau s'entortille autour
D'une algue, douce comme une plume
Il revient sûrement du Darfour
Il sort sa pipe et fume

Les bras piqués par les écumes
Défoncé, d'opium jusqu'à la poudre
Tu te noies avec ta thune
Tes yeux sont vissés par la foudre

Et tu planes dans cette immensité
Conscient de vivre, hyperstimulé de tout
On ne voie que le vitrail de tes yeux, hé
J'aimerais savoir qui - toi ou moi?- est fou.

D'orge et de lumières

Une plume va, volant dans un désert glacé
Elle tourne sur elle même, chevauchant les rafales
D'un vent froid de décembre, délices agglomérés
Entravées par les branches, elle se tue en un râle

La liberté lui manque, ou aller maintenant?
Un air sentimental lui revient à l'esprit
Mélodie d'amour fou et rêves de géants
D'ivresse, de parfums et de mines réjouies

Pourquoi vivre sans ailes, comment faire pour voler
Si la vie nous réserve tant de déceptions?
Si tout est dérisoire, on peut encore lutter
Et si la mort au bout n'était qu'une illusion...

Quand bien même viendraient les démons et les diables
Ruiner de toute une âme la joie et les travaux
Il resterait encore l'acharnement des fables
Les rires des enfants et leurs éclats si beaux

Si le feu des combats venait jusqu'en ton sein
Et si le mal rongeait tes yeux si pleins de tout
Il nous faudrait lutter, lutter jusqu'à la fin
Et des peurs éternelles enfin venir à bout.

Give It To me.

Les mots seuls ne suffisent pas
A décrire ce qui est toi
L'essence de ton âme
Et dans les yeux, la flamme
Qui brûle intensément
Et m'étreint lentement

La douleur n'a que faire
Elle fond comme le verre
Tes bras couvrent mon dos
Et ton nom est dans mes os

Tes cheveux, ton passé
Me laissent seul, vanné
Vulnérable et confiant
Je te tiens dans mon sang

Tes épaules et ta nuque
Flamboient devant moi, j'exulte
Qui mieux que tes deux mains
Ne caressent mes reins?

Je suis si faible, en fait
Un rien peut me tuer
J'en ai mal à la tête
Rien que d'y penser

Comment faire pour être
Fort et bon, dur et tendre?
Accepter la défaite
Et vivre sans les cendres
D'un passé révolu
Etre fort comme un sage
Et sage comme tu fus?
Reste à écrire la page.